Jésus leur dit : Venez à l’écart dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Car il y avait beaucoup d’allants et de venants, et ils n’avaient même pas le temps de manger. (Matthieu 6- 31)

Dans la mythologie grecque il y avait deux notions de temps, qui étaient même des dieux : la notion de chronos est celle du temps destructeur, du temps qui veut nous agiter dans notre cœur, dans nos consciences, il désire tout dévorer et désire engendrer peur et angoisse.

La notion de kairos est le temps « moment opportun » ou « moment présent », il a un caractère non pas quantitatif mais qualitatif. On parle aussi du temps du salut. Il est celui qui donne la vraie vie.

Beaucoup de personnes s’identifient par rapport à leurs pensées et leurs émotions, mais on peut dire lorsqu’elles sont dans le temps chronos, c’est-à-dire « hors d’elles-mêmes » car c’est là le plus souvent que notre ennemi vient nous insuffler ses pensées, mais nous ne sommes pas ces pensées.

Nous devons apprendre à nous identifier dans nos moments « kairos » et apprendre le silence. Beaucoup de supportent pas le silence et ont continuellement besoin d’avoir un bruit qui les rassure : télé, musique. Ou alors habiter dans un environnement plus ou moins bruyant, parce qu’ils sentent la vie autour d’eux : des gens qui parlent, des bus qui passent etc…

Je crois que nous devons apprendre à écouter le silence de notre cœur, même s’il paraît être dans l’obscurité et peut nous amener à éprouver toutes sortes de sentiments : angoisse, colère, tristesse, ennui, nervosité… Il y a des pensées que nous ne pouvons pas éviter, elles viennent, souvent saugrenues, mais je crois qu’il faut accepter de les accueillir, les laisser couler, ce ne sont pas elles qui vont former la base de notre sens de la vie.

Oui, parce ce que l’on peut perdre ses désirs si nous ne trions pas, si nous ne retenons pas ce qui est essentiel à nos besoins, seul Jésus peut nous donner la vie, c’est sa grâce qui coule en nous, seul Jésus peut reconstruire une vie brisée. En fait, nous entendons, écoutons beaucoup de choses, toutes sortes de prédications, mais souvent, nous ne sommes pas là. Nos pensées, comme des papillons, butinent à droite, à gauche.

Nous prions souvent par habitude, sans conviction profonde, car nos pensées reviennent en arrière, les attaques nous viennent par la tête et par le ventre et oui ! Il faudra apprendre à ne pas se laisser arrêter par elles, car leur but est de nous arrêter, de nous empêcher de franchir le seuil du silence. Il y a le silence extérieur et le silence intérieur. Les deux nous sont nécessaires, puisque même Jésus en avait besoin.

Je crois que notre désir profond est d’être dans la présence de Dieu, nous soupirons comme une biche assoiffée, mais comme ces mouches, ou ces moustiques, dont on a parlé lors de la réunion de samedi qui viendront nous embêter, nous devons apprendre à rester dans le calme et la confiance, et dans la concentration aussi, parce ce que je pense que si nous avons vraiment ce désir, Dieu se chargera lui-même d’écarter ces nuisibles, car ce désir est aussi le sien, de nous donner sa vie, de la mettre en nous, de nous rassurer par sa sécurité, son amour, sa bienveillance.

Quand nous sommes déroutés par notre vie horizontale, levons les yeux vers le ciel, comme le marin qui cherche son chemin au travers des étoiles.

Avec toute mon amitié,

Corinne Isabelle.