Samedi matin de bonne heure, nous nous sommes réunies. Entre vaillantes. D’après le Psaume 68 :11, les messagères de bonnes nouvelles sont une grande armée. J’aime à me laisser interpeller par l’oxymore à peine voilé de ce verset, et par cet effet rémanent entre délicatesse (celle que peut inspirer l’image de messagères de bonnes nouvelles) et robustesse (celle qu’impose d’elle-même la prise en considération d’une grande et puissante armée). Ainsi sommes-nous. Délicates comme fleurs du désert, puissantes comme des chars d’assaut. Que les femmes se lèvent ! Quand les femmes se lèvent… Notre rencontre ayant pour thème « Qu’as-tu à tes pieds ? », nous nous sommes attardées sur un équipement-clé, touche finale de l’armure de tout(e) digne vaillant(e) : les chaussures.
Signe d’honneur, gage de la réussite du soldat, récurremment associée au zèle, la symbolique historico textuelle de la chaussure, détient encore de quoi nous inspirer aujourd’hui. Elle induit l’idée d’un itinéraire, de la direction donnée à une vie. C’est donc tout naturellement que nous en sommes venues à la nécessité d’envisager de raviver la flamme de notre premier Amour, envers Celui qui siège sur le trône de nos cœurs. En soit, c’est notre but ultime. Nous avons été créé(e)s pour Adorer. Ainsi que l’a dit l’illustre Blaise PASCAL, « Il y a dans le cœur de l’Homme un vide en forme de Dieu qu’aucun être créé ne peut combler, mais seulement Le Créateur qui s’est fait connaître par Jésus. » Selon le Cantique des cantiques (Ch.8) « Toute l’eau des océans ne suffirait pas à éteindre le feu de l’Amour. […] Ses ardeurs sont des ardeurs de Feu, une flamme de l’Éternel. »
Alors que nous priions que l’Esprit souffle des quatre vents sur les timides braises que nous sommes, nos étincelles se sont trouvées embrasées comme tout à nouveau par ce Feu dévorant qu’est notre Dieu. L’espace d’un instant, je n’ai pu m’empêcher de penser à Moïse, non loin de ce Buisson Ardent qui brûlait sans Se consumer. Derrière le désert, à la montagne, une flamme de Feu. Et c’est comme si j’entendais en esprit résonner cette voix qui, quoiqu’inaudible à l’oreille, disait encore distinctement : « Ôte ton soulier de ton pied, car le lieu sur lequel tu te tiens est un lieu saint. » (Exode 3 :5). Il a fallu une parole de connaissance pour que je saisisse le fil conducteur qui nous avait conduites du Soulier jusqu’au Feu. Et j’ai grandement apprécié ce rapport, à priori plus qu’improbable. L’incommensurable et insondable intelligence de Dieu émerveillera toujours mon entendement humain.
Dans la Bible, le retrait des chaussures des pieds indiquait l’accomplissement d’une transaction, d’un transfert, une sorte d’échange symbolique dans certains cas. En ce qui nous concerne, il s’agissait d’une invitation. Celle de nous départir de nos vieilles cothurnes (ces chaussures de théâtre des tragédiens antiques qui représentent nos faux-semblants) élimées par les déceptions, les rancœurs, les amertumes, qui altèrent la qualité de notre marche et produisent zèle amer, esprit de dispute, désordre et autres mauvaises actions (Jacques 3 :16). Ne mentons pas contre la Vérité. Admettons en notre for intérieur, combien nous avons besoin d’ôter notre soulier dans la Sainteté de Sa présence, afin de récupérer auprès de Lui, pour justes chaussures à nos pieds, le zèle que donne l’Évangile de Paix (Éphésiens 6 :15). C’est alors qu’avec un empressement semblable à celui de Tite (2 Corinthiens 8 :16-22), avec un nouveau zèle et de notre plein gré, nous pourrons partir… pour aller !
Soli Deo Gloria.
Mikaëlle
Profil de l'auteur
- Mikaëlle vit dans la Caraïbe, sur l'île Papillon, en Guadeloupe. Avec son époux, ils sont les parents bénis de deux fils, leurs perles de prix. Pédagogue, visionnaire, elle a cofondé en famille, une École Chrétienne où l'on est, dès le jeune âge, participant de projets de paix, d'avenir et d'espérance. Sa plume empreinte de prose poétique fait scintiller dans les cœurs la lueur d'un espoir ravivé, nourri d'appels découverts, de potentiels investis et de destinées accomplies. Sa voix est une ode à la célébration de ce Seigneur qui rebâtit d'antiques décombres, accorde la joie au lieu du deuil, la splendeur au lieu de la cendre.
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