J’aimerais aujourd’hui partager avec vous un passage biblique qui se rapporte à un fait marquant de l’histoire du Roi Ezéchias. Il se trouve en 2 Rois 20, versets 12 à 18:

« En ce même temps, Berodac-Baladan, fils de Baladan, roi de Babylone, envoya une lettre et un présent à Ezéchias, car il avait appris la maladie d’Ezéchias. Ezéchias donna audience aux envoyés, et il leur montra le lieu où étaient ses choses de prix, l’argent et l’or, les aromates et l’huile précieuse, son arsenal, et tout ce qui se trouvait dans ses trésors: il n’y eut rien qu’Ezéchias ne leur fît voir dans sa maison et dans tous ses domaines. Esaïe, le prophète, vint ensuite auprès du roi Ezéchias, et lui dit: Qu’ont dit ces gens-là, et d’où sont-ils venus vers toi? Ezéchias répondit: Ils sont venus d’un pays éloigné, de Babylone. Esaïe dit encore: Qu’ont-ils vu dans ta maison? Ezéchias répondit: Ils ont vu tout ce qui est dans ma maison: il n’y a rien dans mes trésors que je ne leur aie fait voir.
Alors Esaïe dit à Ezéchias: Ecoute la parole de l’Eternel! Voici, les temps viendront où l’on emportera à Babylone tout ce qui est dans ta maison et ce que tes pères ont amassé jusqu’à ce jour; il n’en restera rien, dit l’Eternel. Et l’on prendra de tes fils, qui seront sortis de toi, que tu auras engendrés, pour en faire des eunuques dans le palais du roi de Babylone. »

J’ai trouvé cette histoire marquante. Ezéchias était un homme qui avait vécu l’accession à la Royauté, c’était donc un homme de haut rang, élevé en dignité et en posture d’autorité ; il était aux responsabilités, en situation de gouvernance des affaires du Royaume, qu’il régissait. Il s’agissait d’un homme que Dieu avait béni matériellement et à qui Il avait octroyé d’abondantes richesses. Qui plus est, Ezéchias avait vécu le relèvement (en l’occurrence, dans sa santé). Il avait une vie riche de sens, mais a commis une erreur fatale : chercher à « fraterniser » de trop avec les délégataires de Babylone. Dans la Bible, Babylone est le symbole de l’orgueil des hommes, et des puissants de ce monde, présentée en opposition avec un Israël fidèle à l’Éternel. (Depuis la Genèse, qui y situe la tour de Babel, symbole de l’orgueil humain ; jusqu’à l’Apocalypse, qui en fait la représentation de la prostitution spirituelle alliée au pouvoir temporel, Babylone y représentant symboliquement la société mercantile, décadente, déshumanisée et pervertie). 

J’ai tiré personnellement, enseignement de la lecture de ceci. Il me semble que les choses allaient encore pour Ezéchias jusqu’à l’audience donnée aux envoyés de Babylone, car en tant que Roi, cela aurait pu relever de ses attributions que de recevoir une délégation ; c’est ce que l’on pourrait de nos jours assimiler à un fonctionnement diplomatique dans les relations internationales. Cependant, il me semble que la situation s’est grandement détériorée pour ce Roi, dès lors qu’il a résolu de leur ouvrir tout son trésor. C’est une mise en garde que j’aimerais aujourd’hui adresser aux enfants de Dieu, car la tentation est grande parfois de ressembler à Ezéchias. Combien d’entre nous, à notre humble échelle, n’avons-nous pas constaté à quel point, quand Dieu nous élève et commence à nous faire briller, nous voyons pleuvoir toutes sortes de sollicitations, approcher toutes sortes de « délégataires » ? Surtout quand nous sommes aux responsabilités, en position de visibilité, et que nous avons une certaine « notoriété » (dont certains chercheront même à tirer avantage pour se hisser). N’aurions-nous pas remarqué combien les propositions et tentatives de rapprochement peuvent soudain affluer? Ceux d’entre nous qui sont en position de Leadership, comprendront aisément de quoi je parle.

C’est là qu’intervient un écueil majeur à considérer avec une extrême prudence : celui de vouloir faire étalage de tous ses trésors aux yeux du monde. En somme, l’orgueil de la vie, qui amène subrepticement à vouloir s’exposer, voire à se surexposer, avec possiblement des conséquences désastreuses à la clé, jusque dans la postérité. Le piège de vouloir impressionner afin de gagner l’approbation. Désolée de le dire si franchement, mais un enfant de Dieu ne devrait jamais se retrouver à braconner toutes sortes d’accointances pour « se montrer », à conclure n’importe quelle mésalliance, à faire entrer le tout venant dans l’intimité du lieu secret de ses trésors cachés. Oui, la lumière que Dieu met en nous doit briller. Cependant, de notre arsenal secret, nous ne devrions jamais faire étalage au vu et au su de tous. Il est des choses à ne pas dévoiler avec légèreté. Quitte, pour cela, à devoir décliner certaines sollicitations. Apprendre, aimablement, à dire non, à verrouiller poliment certains accès. 

Le Seigneur Lui-même ne nous enjoint-Il pas à ne pas jeter nos perles aux pourceaux ? (Mathieu 7:6).

Bien-aimé(e)s, que Dieu nous fasse grâce de n’être que là où Il nous veut. Pas ailleurs. C’est même, spirituellement, une question de survie, que nous gagnerions fort à ne pas minimiser.

Fidèlement en Lui,

Mikaëlle